Véronique Roux : “la communication doit toucher, émouvoir et démystifier en toute transparence.”

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Autodidacte engagée, Véronique Roux a construit son parcours au sein du groupe Apicil. Son fil rouge : la responsabilité sociale, l’humain, et le sens. Jurée pour le Prix du public, elle partage avec nous sa vision d’une communication sincère, inclusive, et parfois légère.

Quel parcours vous a mené à la communication ?

Je suis ce qu’on peut qualifier d’autodidacte. Après un bac économique et social, j’ai commencé dans la grande distribution comme responsable adjointe du secteur caisse. Un secteur très éprouvant, où j’ai travaillé 4 ans. J’ai ensuite intégré le groupe Apicil, où je travaille depuis plus de 22 ans. C’est un groupe qui valorise les compétences et la mobilité interne, et c’est ainsi que de gestionnaire retraite, j’ai évolué vers l’action sociale, en tant qu’assistante de direction. C’est là que j’ai commencé à toucher à la communication, via la gestion de la ligne éditoriale de deux magazines du groupe.

Par la suite, je suis devenue chargée de développement social, en charge du sponsoring handisport, avec une équipe d’athlètes de haut niveau et un partenariat avec la Fédération Française Handisport. De 2018 à 2024, nous avons accompagné le skipper Damien Seguin sur deux campagnes du Vendée Globe, en embarquant nos collaborateurs comme ambassadeurs. Nous avons ensuite contractualisé avec la Fédération Française de Rugby et avec l’EPCR (European Professional Club Rugby). C’est cette même année que j’ai intégré officiellement la communication externe, après 13 années de collaboration étroite avec l’équipe.

Ce nouveau chapitre reste lié à votre engagement de cœur, la RSE ?

Complètement. Sur nos partenariats rugby, un pourcentage des budgets est redistribué aux actions RSE de la FFR et de l’EPCR. Nous avons notamment lancé la première Sensory Room au Stade de France, pour accueillir des jeunes autistes lors du Tournoi des 6 Nations. Côté EPCR, nous travaillons cette année sur le sujet encore trop peu visible de la santé mentale, en établissant un parallèle entre les sportifs de haut niveau et les dirigeants d’entreprise.

L’humain semble être un fil rouge fort dans votre parcours…

Absolument. Je travaille dans le handisport depuis 17 ans, et j’ai rencontré des personnes qui m’ont profondément marquée. Leur force de caractère, leur résilience, leurs parcours de vie… C’est d’une richesse incroyable. J’ai aussi porté d’autres projets liés au handicap, et été référente handicap du groupe, un rôle que je conserve aujourd’hui. J’essaie de contribuer à une société plus bienveillante, où chacun a sa place, quelle que soit sa spécificité.

D’ailleurs, comment avez-vous vu évoluer la communication au fil des années ?

C’est variable, car on reste entre humains. Il y a toujours eu des personnes bienveillantes, à toutes les époques. Mais il y a aussi des phases de vie collectives qui nous marquent. Par exemple, pendant le Covid, on a connu un élan de générosité sans précédent, qui est pourtant très vite retombé. Dans le secteur du tertiaire, je sens que les rapports ont changé depuis, notamment avec la généralisation des visios. C’est certes pratique et moins fatigant sur certains aspects, mais on peut se faire facilement happer dans un tourbillon où l’on perd le contact réel.

Quelle tonalité devrait adopter la communication aujourd’hui ?

C’est une question que l’on s’est beaucoup posée avec mon équipe. Notre ligne éditoriale a longtemps mis en avant la diversité et l’inclusion. Aujourd’hui, nous observons des retours plus nuancés qui nous invitent à renouveler notre façon d’aborder ces thèmes pour continuer à leur donner toute leur force et leur sens. Aussi, en raison du contexte géopolitique actuel, certains sujets comme l’identité ou la religion sont plus délicats à aborder. Nous choisissons d’apporter de la légèreté dans notre communication pour aborder ces sujets différemment, et on constate que ça fonctionne. Moi-même, en tant que consommatrice, j’ai besoin de voir des campagnes drôles et légères au quotidien, histoire de sortir un peu de ce cadre économique et politique particulièrement tendu.

Nous sommes ravis de vous accueillir pour cette édition des Trophées. Quel est votre ressenti ?

J’ai déjà été jurée sur des trophées liés au handicap ou à l’innovation, mais c’est la première fois dans le secteur de la communication. Le groupe Apicil a déjà été primé par les Ours de la Com ces dernières années, donc je connais de loin le fonctionnement. Toutefois, je suis personnellement très touchée par cette invitation. Parce que je suis autodidacte, j’ai longtemps éprouvé un sentiment d’imposture. Faire partie de jury vient donc légitimer toutes ces années d’expérience et d’expertise… Autant vous dire que j’ai répondu à cette proposition avec grand plaisir !

Vous êtes jurée pour le Prix du public. Que représente-t-il pour vous ?

Finalement, qui est le premier consommateur de communication, si ce n’est le public ? Même s’il est important entre pairs d’avoir une reconnaissance, ce prix a pour moi autant de valeur que s’il était attribué par des professionnels. C’est la cible que nous devons toucher en priorité, il s’agit donc d’un prix extrêmement pertinent.

Sur quel aspect souhaitez-vous que les Trophées mettent l’accent cette année ?

Le parler vrai. J’attends de la sincérité, de l’authenticité. Trop souvent, la communication est perçue comme du vernis, pour faire joli. Mais non. Elle doit toucher, émouvoir en toute transparence, mais aussi démystifier et parfois alléger dans des contextes sérieux et graves. Parce que ça fait du bien de prendre le parti de la légèreté, aussi.